Le grand voyage des Marcazzan

Le grand voyage de Mario, Emilie, Baptiste et Elisa ...

Au commencement, ce fut un abonnement cadeau à voile et voilier (merci à Laurent Cohen) qui nous fit même songer à l’acquisition d’un bateau. Au final nous avons été raisonnables et ce fut la maison en Normandie…ce n’était que partie remise. D’autant plus qu’en Normandie, nous nous étions inscrits au club nautique Veulais. Le feu couvait sous la cendre.

De fil en image, de salon nautique en salon et de sorties avec le club nautique valériquais en rincette, nous avons fini par troquer nos semaines de location en villa corse par des semaines de location en monocoque (merci à Midi Nautisme).

Mais la tentation dans les pages d’ « Histoires de partir » a été trop forte…Pourquoi les autres et pourquoi pas nous ?

samedi 7 mai 2011

Puerto Real













































Le village de Puerto Réal est dédié à la pêche, vivant au rythme de l’eau. Ce petit village regorge de poissonneries et d’un excellent restaurant «La brise de mer» qui nous accueillera pour fêter les 44 ans de Mario. La cuisine d’ici ressemble à la cuisine de l’Espagne avec les produits locaux : délicieux ! Mario testera aussi le coiffeur qui pour 10 dollars lui fera une coupe de pro. Ici on ne rigole pas avec la coiffure! Elisa et moi nous avons ramassé plein de mangues sauvages qui finiront en chutney et compote. J’oubliais, il y a également une excellente boulangerie dont le pain, s’il manque notre fameuse croûte croquante, est digne de ce nom. Tous les ingrédients sont réunis pour un mouillage sympathique si ce n’est l’arrivée des moustiques au coucher du soleil… Mais comme la nuit souffle le vent qui vient des montagnes, vent froid, nous pouvons dormir hublots fermés. Malgré tout, je ne tenterai pas le diable en achetant d’œufs de Pâques en chocolat et ce seront donc des bonbons en papillote d’alu qu’Elisa cherchera « longtemps » dans le carré et cockpit. Il y a plein de cachettes !
Si nous profitons autant, c’est que nous sommes également bloqués ici : notre moteur tribord fait encore des siennes. Diagnostic de notre mécanicien diesel préféré et capitaine de bord ( Mario donc): injecteur en berne. De plus, nous arrivons le jeudi du week-end de Pâques, et c’est seulement le samedi que nous arrivons à trouver le mécano que tout le monde sur place recommande. Le lundi l’injecteur défaillant ira en balade à San Juan (3h de route allée et autant au retour) se refaire une santé et y restera deux jour, le temps que les pièces arrivent. Puis ce sera la distribution et enfin la pompe d’injection…. Mais le pire ce sera lorsque, au moment de faire le plein de gazole et d’eau pour partir, un court circuit grille le faisceau électrique (du moteur babord, cette fois…) : nous voilà revenus à la case départ du jeu des réparations. J’ ( Emilie) avoue avoir eu un peu peur à la vue de la fumée et crains le pire. Mais encore une fois Macho, notre mécanicien, se surpasse par réactivité et gentillesse : il arrive en renfort, constate les dégâts, fait appel à un électricien pour refaire le faisceau endommagé, emmène l’alternateur HS à réparer. Mais ici on est aux US, et Valéo, c’est inconnu : nous serons prêts à répartir donc avec un Delco « Made in USA » seulement 36 h après la panne. Macho dit « Cummins » a le souci de nous voir partir mais également de nous voir bien arrivé en nous téléphonant deux, trois jours après. Quel service !
Toutes ces réparations nous apprennent la patience et nous auront permis d’apprécier la gentillesse des locaux et leur hospitalité. Nous dégusterons les sorbets et la confiture à la mangue offerts par la femme du mécanicien. Nous savourerons la Medalla Light offerte par les joueurs de billard.
Cependant ces réparations à répétition auront vraiment gâché la sérénité de notre année sabbatique. Nous prenons donc la décision d’abandonner notre route vers le nord et les Îles Turk et Caicos par plus de prudence (300 miles en pleine mer, loin de tout mécanicien…) et par manque de temps (mangé par les réparations). Nous avons envie de profiter de ces derniers mois à notre rythme, sans courir. Etonnante cette réflexion, certainement pour vous lecteurs mais nos bateaux copains la partagent tous. Nous voulions une année sabbatique pour vivre selon les seules contraintes que nous nous pourrions nous fixer, selon notre programme. Illusoire vision avec nos moteurs ! Nous allons donc nous diriger vers la République Dominicaine pour un programme moins côtier mais nous l’espérons plus de rencontres et de sites naturels à l’intérieur des terres.
Puerto Real nous aura donné aussi l’occasion d’éprouver une émotion désagréable qui nous avait été jusque là épargnée : le mouillage qui dérape… Evidemment pendant que nous nous rendons à Mayaguez, la ville voisine, pour les formalités de sortie des USA. Encore une fois la gentillesse des locaux vient en notre secours : bien que nous soyons au mouillage, donc pas ses clients, le patron de la marina appelle plusieurs fois au téléphone notre chauffeur, jusqu’à que celui-ci réponde, juste au moment où nous étions en train de sortir de la voiture. Retour sur les chapeaux de roue et changement de mouillage : même après deux jours que nous étions là, la mauvaise tenue du fonds en vase n’a pas su empêcher Wahoo de se rapprocher de la mangrove pendant un grain. Le bateau était toujours bien à flot dans plus de 3 mètre d’eau, plus de peur que de mal pour cette fois…
Nous levons l’ancre en dérangeant les hirondelles qui avaient eu le temps d’envisager d’utiliser notre lazy bag comme domicile… Direction le fameux et terrible Mona passage.

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