Le grand voyage des Marcazzan

Le grand voyage de Mario, Emilie, Baptiste et Elisa ...

Au commencement, ce fut un abonnement cadeau à voile et voilier (merci à Laurent Cohen) qui nous fit même songer à l’acquisition d’un bateau. Au final nous avons été raisonnables et ce fut la maison en Normandie…ce n’était que partie remise. D’autant plus qu’en Normandie, nous nous étions inscrits au club nautique Veulais. Le feu couvait sous la cendre.

De fil en image, de salon nautique en salon et de sorties avec le club nautique valériquais en rincette, nous avons fini par troquer nos semaines de location en villa corse par des semaines de location en monocoque (merci à Midi Nautisme).

Mais la tentation dans les pages d’ « Histoires de partir » a été trop forte…Pourquoi les autres et pourquoi pas nous ?

lundi 29 novembre 2010

Sur la voie du retour / 3





Une navigation tranquille et, pour une fois, même un peu de voile (nous battons à plate couture nos amis de Corinthe, qui, même au moteur, n’arrivent pas à nous rattraper - comme ils disent, eux font tourner les moteurs pendant la navigation et nous au mouillage, pour faire de l’électricité vu l’insuffisance de nos panneaux solaires) nous emmène à Juangriego, sur l’île de Margarita, où nous souhaitons avitailler et faire le plein de gazole, profitant des prix très bas pratiqués au Venezuela. Une fois mouillés, nous descendons à terre, où nous sommes immédiatement pris en charge par les autorités locales : avant d’approcher la pompe à essence, il faut faire les papiers administratifs ! Ce qui prend une bonne partie de l’après-midi, y compris une inspection des bateaux avec fouille de tous les équipets, ce qui n’est pas pour nous rassurer : est-il pour mieux renseigner les pirates qui prétendument rôdent dans ces eaux sur ce qu’il y a à voler ? Un gros grain se déclenche peu après l’arrivée des officiers sur Wahoo, comme ils ne veuillent pas se mouiller ils restent pendant plus d’une heure bien à l’abri et font un sort aux réserves de Speculoos sous l’œil impuissant et désespéré des enfants ! Et quand enfin nous avons les papiers en règle, nous n’avons pas encore fini de nous amarrer au ponton essence qu’un autre officier (cette fois-ci des gardes-côtes) nous interdit de ravitailler, car le service est réservé aux pêcheurs locaux ! Décidemment, les autorités font tous pour décourager les visiteurs, tandis que l’accueil réservé par la population local est des plus chaleureux.
La déception est grande, d’autant plus qu’il nous faut absolument du gazole pour poursuivre ; à empirer la situation, la nuit est des plus agitées, une houle soudaine se lève, Wahoo à l’ancre surfe sur les déferlantes et c’est le branle-bas de combat chez les pêcheurs locaux qui sont obligés de doubler les amarres de leur barques en pleine nuit.
Le matin d’après c’est le début de la corvée gazole : d’abord prise de contact avec les pêcheurs qui, eux, ont le droit de s’avitailler à la pompe, ensuite mission à terre avec tous les conteneurs disponibles à la recherche d’une station d’essence. Un local disposant d’un vieux camion américain (ces bons vieux gros V8 sont increvables…) nous accompagne volontiers. A la pompe, nous n’en revenons pas : 135 l de gazole pour 70 bolivars, soit moins de 7 € !! Nous faisons deux fois la navette entre la pompe et les bateaux, transportant les bidons d’abord par camion, ensuite sur l’annexe, pour enfin verser le carburant dans les réservoirs de Wahoo et de Corinthe. A la fin les réservoirs sont pleins et nous avons même une petite réserve, grâce à une barque de pêcheurs qui nous a cédé à prix de marché noir (50 bolivars + 2 bières et 2 cigarettes…) 60 l supplémentaires. Nous sommes donc parés pour le départ…
L’avitaillement a été haut en couleur dans cette petite ville de province. Nous avons cherché en vain de la farine de blé pour faire le pain mais nous sommes repartis avec de la farine de mais pour faire les galettes. Serait ce l’occasion d’essayer une nouvelle recette ? Un énorme grain est tombé sur la ville pendant que nous faisions les courses et nous avons pu voir des scènes qui m’ont rappelé Phnom Penh à la saison des pluies : voirie recouverte d’eau et geysers dans les caniveaux sans oublié de vraies cascades des toits qui font rire les enfants. On sort les balais et les sceaux pour laver les trottoirs et les voitures…le tout accompagné d’une musique assourdissante mais différentes en fonction des voitures. Sans cette mésaventure au ponton essence, cette étape resterait un excellent souvenir !

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