Le grand voyage des Marcazzan

Le grand voyage de Mario, Emilie, Baptiste et Elisa ...

Au commencement, ce fut un abonnement cadeau à voile et voilier (merci à Laurent Cohen) qui nous fit même songer à l’acquisition d’un bateau. Au final nous avons été raisonnables et ce fut la maison en Normandie…ce n’était que partie remise. D’autant plus qu’en Normandie, nous nous étions inscrits au club nautique Veulais. Le feu couvait sous la cendre.

De fil en image, de salon nautique en salon et de sorties avec le club nautique valériquais en rincette, nous avons fini par troquer nos semaines de location en villa corse par des semaines de location en monocoque (merci à Midi Nautisme).

Mais la tentation dans les pages d’ « Histoires de partir » a été trop forte…Pourquoi les autres et pourquoi pas nous ?

vendredi 4 mars 2011

Saba : 13 km2 qui se méritent !


























Nous venons de quitter Spanish town, Virgin Gorda pour une navigation de nuit vers SABA à la voile si la direction du vent le permet. 100 miles, quand même. Nous nous préparons pour une longue navigation (longue selon nos critères de moussaillons de pacotille). Ce sera en réalité une traversée éclair, avec un bon vent de nord, nord est, 20 nœuds au minimum qui fera filer Wahoo à 8/ 9 nœuds sur une mer agitée, houle de 2 mètres à 45 degrès. Je commence le premier quart car le reste de l’équipage ne résistera pas à la soupe en sachet. Cette traversée ainsi que les suivantes dans les iles de Saint Eustache, Saint Christophe va nous habituer au plus gros temps avec un vent à 25 / 30 nœuds… et des records pour Wahoo de 9 nœuds de moyenne et de pointes à plus de 10 nœuds, avec deux ris et un petit mouchoir de génois. Nous réussissons aussi à optimiser le rendement du bateau au près (enfin !) et arrivons à remonter à 7-8 nœuds à 30-40° du vent apparent (soit 60° du vent réel…) Le capitaine est satisfait d’avoir résolu notre problème de génois qui était très dur à enrouler. Nous avons affalé le génois et graissé la partie supérieure de l’enrouleur. Tout simplement !
L’arrivée à l’aube à Saba, rocher abrupt est très impressionnante. Le mouillage se fait à flanc de falaise, sur bouée uniquement. La prise de bouée sera délicate mais réussie malgré des conditions difficiles : vent de face en rafale de 25 nœuds, mer agitée et équipage comateux (fin de mon deuxième quart !). Mouillage agité, à tel point qu’on se croirait en navigation. Nous sommes loin du port et nous nous interrogeons sur les formalités quand un monocoque vient prendre une bouée à nos côtés. Son skipper nous proposera de nous amener avec sa puissante annexe : preuve une nouvelle fois de la solidarité de la mer ! Cette virée à bord de ce 50 CV nous laissera des souvenirs différents : rires pour Elisa, bleus aux fesses pour moi à force de taper sur les vagues, praticité pour Mario…Je pense que Baptiste aurait mieux apprécié que moi! Notre petite annexe (malgré ses 9.8 CV) ne nous permettant pas de refaire ce trajet, nous décidons de bouger et d’aller au mouillage devant le port.
Encore sommes nous chanceux que le port soit construit…Saba est une île, une vraie. Avant la construction du port, les bateaux attendaient parfois des jours que la mer permette la mise à l’eau des chaloupes et le débarquement des biens et des personnes au « Ladder », vertigineux escalier de plus de 800 marches menant à la «ville». Cette digue créant un mini abri a été construite en 1972, la première route menant au port en 1943 (faite à la main sous la supervision d’un autochtone qui avait pris des cours de génie civil par correspondance – après que les ingénieurs hollandais, qui devaient être peu habitués au relief, eurent déclaré forfait), la première voiture est arrivée en 1947, le premier atterrissage sur l’île en 1964 mais elle a été classée réserve naturelle en 1987 ! En tout cas les habitants utilisent la « dropbox » (voir photo) !
Ce qui frappe d’abord, c’est cet isolement lié à la nature de l’île. C’est une île volcan avec son mont le plus haut qui culmine à 915 m, le mont SCENERY (soit plus de 1000 marches dans une âpre grimpette !) dont le sommet est dans les nuages. Elisa rêvait de toucher aux nuages, c’est chose faîte ! Ici, ça grimpe, ça grimpe encore et encore…tout droit, en lacet, en boucle, avec des marches ou sans mais ça monte ! Les paysages sont grandioses, à couper le souffle ! Nous verrons également ces papillons qu’Elisa a surnommé bagnards car ils sont jaunes et noirs, rayés comme les Daltons !
L’isolement se traduit par la présence d’un énorme générateur au port qui produit l’électricité pour toute l’île (depuis 1960 et même la nuit depuis les années 1970…) et des citernes et récupérateurs d’eau partout car il n’y a pas de source d’eau ni de réseau public …
De cet isolement nait un esprit collectif. Tout le monde se salue et se connaît. Il est très mal vue de ne pas prendre les auto-stoppeurs, ce qui nous convient très bien !
Nous assisterons également à une répétition d’un « orchestre/fanfare » des jeunes.
Saba est également renommé pour ses fonds marins et nous quitterons l’île sans avoir pu le constater : la mer étant trop mauvaise pour y mettre un doigt de pied.
Le mouillage était intenable et nous avons du mettre les voiles pour Statia, à regret.

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