Le grand voyage des Marcazzan

Le grand voyage de Mario, Emilie, Baptiste et Elisa ...

Au commencement, ce fut un abonnement cadeau à voile et voilier (merci à Laurent Cohen) qui nous fit même songer à l’acquisition d’un bateau. Au final nous avons été raisonnables et ce fut la maison en Normandie…ce n’était que partie remise. D’autant plus qu’en Normandie, nous nous étions inscrits au club nautique Veulais. Le feu couvait sous la cendre.

De fil en image, de salon nautique en salon et de sorties avec le club nautique valériquais en rincette, nous avons fini par troquer nos semaines de location en villa corse par des semaines de location en monocoque (merci à Midi Nautisme).

Mais la tentation dans les pages d’ « Histoires de partir » a été trop forte…Pourquoi les autres et pourquoi pas nous ?

samedi 28 mai 2011

De retour de la République Dominicaine










































































Nous devons maintenant affronter le retour de la République dominicaine, terminus à l’ouest de notre périple : environ 300 milles contre les vents et les courants dominants, dont le Mona Passage (entre Hispaniola et Porto Rico) de mauvaise réputation. Heureusement la saison des pluies est arrivée, et les alizés faiblissent : nous choisissons la date du départ pour profiter de conditions méteo favorables (c’est-à-dire non défavorables…) et nous espérons que nos moteurs ne nous jouerons pas de tours…
- Boca Chica – Las Palmillas : en compagnie de Fugue, Alain, parti depuis 4 ans et sa fille Camille, venue le rejoindre pour la traversée vers le sud et Curaçao. Navigation pénible au moteur sur mer clapoteuse : toutes voiles dehors, nous faisons à peine du 5 nœuds. 10 heures de traversée pénible car nous n’avons eu notre despacho (clearance) que vers 10h00 après inspection du bateau… Nous arriverons à 19h00, avec la dernière lumière du jour, ce qui nous laissera seulement un aperçu d’une magnifique plage bordée de palmiers dont nous ne profiterons pas…
-Las Palmillas – Isla Mona : Sur les conseils d’Alain, nous franchirons le détroit qui sépare la terre de l’île de Saona. Pas de souci, tu passes en suivant bien la côte de l’île… je crois bien que tout l’équipage aura passé les deux heures de traversée du passage, l’estomac noué. Nous circulons entre patates et cayes, entre taches claires et sombres. Le GPS est muet ainsi que le capitaine sous l’effet de la concentration. Un dernier moment de solitude devant la dernière passe : allons-nous renoncer ? le cata va-t-il passer ? 2 mètres sous la coque, ouf nous voici libre pour affronter le passage MONA. En réalité, notre choix de fenêtre méteo se révèle judicieux, nous avançons au moteur mais les voiles nous aident, par moment nous réussissons même à faire de la voile seule.
- Ile Mona : nous avions gardé en tête le mouillage paisible et transparent de cette étape. Cette fois-ci le scénario est différent : la houle de NE brise sur le reef avec des longs rouleaux qui par moment bloquent la passe : au premier essais, Mario fera demi tour devant l’alignement et surtout devant la série de vagues qui cassent devant la passe…mais nous réussirons à entrer à la faveur d’une pause entre deux séries. Cette fois les rangers se désintéressent de notre présence ; la nuit sera rouleuse et désagréable. Nous décidons de partir tôt le matin vers Puerto Rico.
- Ile Mona – La Parguera : au départ de l’Ile Mona, nous découvrons que nous aurions mieux fait de prendre une bouée sur la côte sud de l’île, épargnée par la houle. La traversée de la deuxième moitié du Mona Passage se passe sans problème au moteur et appuyés à la voile, le temps est désagréable, il pleut quasiment sans discontinuer, mais le vent nous aide, ou de moins il n’est pas contraire, même si les nombreux grains nous obligent à changer nos réglages sans cesse. Moment d’émoi quand sous le vent une petite tornade se forme : heureusement à ce moment-là, seul le capitaine est réveillé… Seul hic, à l’arrivée, après avoir affalé la grand-voile, nous talonnons (heureusement à faible allure) sur un récif : Emilie était à la barre, Mario en pied de mât, du coup, personne ne vérifiait le GPS et nous ne nous sommes pas aperçus que, en se mettant face au vent pour affaler, nous sortions du passage que nous avions emprunté…
A La Parguera, enfin un mouillage tranquille qui nous permet de nettoyer la coque du bateau envahie par des milliers de petits coquillages récoltés dans les eaux chaudes et douces de Boca Chica : un travail de titan et familial !!! Vérifications des dégâts dus au talonnage : quelques éraflures sur les ailerons et sur le bouts des safrans, une petite réparation à faire sur le bout de l’aileron tribord : l’occasion pour le capitaine de prouver ses talents de carrossier. Mario profitera de cette journée pour faire de la planche quasiment no stop : le vent y étant très favorable et surtout le plan d’eau très plat et magnifique. Elisa s’est souvenue que quand elle était petite, son père l’emmenait sur la planche. Alors pourquoi pas à nouveau ? Défi donc relevé par Mario.
-La Parguera - Ponce : arrêt à Ponce pour les formalités après une petite navigation tranquille. Il pleut et ce n’est pas chouette sur un bateau. On en profite pour faire un max de Cned : les avant dernières évaluations sont au programme…
-Ponce - Caja de Muertos : Caja de Muertos, petite ile au sud-est de Ponce mérite un détour, en semaine, lorsque elle n’est pas envahie par les touristes en provenance de Ponce (seuls deux rangers et un biologiste qui surveille l’activité des tortues marines qui viennent nidifier y résident en permanence). Nous nous y sommes posés 3 jours : promenade au phare, fin du nettoyage des coques, Elisa profitera de la jolie baie et de sa zone de baignade protégée pour se lancer à son tour dans la planche à voile… Comme Baptiste, ils m’épatent mes enfants qui au bout de deux séances tiennent sur la planche debout !!!
Rencontre avec le bateau copain «Fautpasdec» : il embarque 4 enfants de 10 mois à 7ans partis de Chambéry avec leur parents pour 7 mois de pause familiale. Elisa retrouve des copains pour jouer sur la plage, faire du kayac et du cerf volant.
Nous quittons le territoire porto ricain par cette dernière escale qui mélange le meilleur de l’Amérique et de l’Espagne. J’ai déjà envie d’y revenir…Mais Culebra nous attend !






























mardi 17 mai 2011

Santo Domingo
































































L’autopista qui descend de Jaracoboa vers Santo Domingo est superbe et offre une belle palette de la production dominicaine. En bord de route, on vend tapis multicolores, fleurs exotiques, plateaux peints, manches à enfourner les pizze, fauteuils de jardin, poteries, fromages, fruits et légumes et même du cochon grillé… Santo Domingo est une sacrée ville. 3 millions d’habitants se mêlent dans la vieille ville dite coloniale, les quartiers d’affaire, le malécon ou boulevard du bord de mer mais aussi au bord du fleuve Ozoma dans des favelas. Ikéa et Carrefour (présents, mondialisation oblige) sont à l’opposé de ces ruelles inondées d’étals de marchands ambulants (mangues odorantes, racines pays à profusion). Les rues sont bondées et la circulation est dense. Aucune indication, des noms de rue difficiles à repérer nous ont permis de nous livrer dans la voiture à un de ces exercices « classique » de discussion animée entre pilote et copilote. Au final, nous traverserons toute la ville à l’heure de pointe en moins d’une heure sans nous perdre !!!
Nous revenons le lendemain pour visiter la vieille ville. Une fois de plus le système des taxis collectifs « guagua» démontrera son efficacité sans faille et pour 140 pesos, soit 3 euros par personne nous ferons l’aller retour de Boca Chica en minibus climatisé.
La ville coloniale de Santo Domingo nous a beaucoup plu. Des ruelles, des maisons anciennes, des patios, des jardins, des fontaines, des petites places, des balconnets ouvragés se laissent découvrir dans la chaleur et l’animation de la journée. Nous aurons également l’opportunité de mieux découvrir l’histoire de cette ville forteresse, marqué par Christophe Colomb. La municipalité a certes augmenté (très raisonnablement) ces tarifs des monuments mais en contrepartie, nous avons droit à des audio guides en français. Parfait pour tous les trois ! Nous pourrons ainsi visiter trois musées (un record pour Elisa !) dans la journée : d’abord splendides bâtiments et ensuite témoignages de la vie des habitants du 19 siècle. Si ces audio guides nous conviennent à merveille, ils font aussi perdre une visite pour les guides officiels. Ici, nous serons très sollicités mais gentiment et sans trop d’insistance. La population locale dans les zones touristiques a un comportement très différent des montagnes et des zones rurales où nous étions auparavant. Mais cela fait partie de la vie ici.
Nous assisterons dans le Panthéon national à la relève de la garde. Un militaire s’arrête devant un militaire immobile ; ils discutent ensemble. A 4 heures précise, le militaire immobile mais bavard se livre à un impressionnant jeu de main avec son fusil (on dirait un barman avec son shaker à cocktail). Il le remet au militaire venu le relever qui s’immobilise au garde à vous et ensuite se met à téléphoner !!!

Fatigués par cette journée nous partons nous ressourcer par un jus de fruit au Sofitel, magnifique demeure. C’est le seul moyen de visiter… Elisa ne résiste pas à des fraises chantilly ! Dernière ballade pour rejoindre la station des guagua qui nous fait traverser le quartier chinois de Santo Domingo. Direction la marina pour préparer le bateau au long vers l’est, contre vents et courants.