Le grand voyage des Marcazzan

Le grand voyage de Mario, Emilie, Baptiste et Elisa ...

Au commencement, ce fut un abonnement cadeau à voile et voilier (merci à Laurent Cohen) qui nous fit même songer à l’acquisition d’un bateau. Au final nous avons été raisonnables et ce fut la maison en Normandie…ce n’était que partie remise. D’autant plus qu’en Normandie, nous nous étions inscrits au club nautique Veulais. Le feu couvait sous la cendre.

De fil en image, de salon nautique en salon et de sorties avec le club nautique valériquais en rincette, nous avons fini par troquer nos semaines de location en villa corse par des semaines de location en monocoque (merci à Midi Nautisme).

Mais la tentation dans les pages d’ « Histoires de partir » a été trop forte…Pourquoi les autres et pourquoi pas nous ?

jeudi 12 mai 2011

République Dominicaine... tourisme et vacances




































Nous voici arrivés en République Dominicaine, enfin… Ce sera la pointe extrême de notre voyage. Ce pays ne se découvre pas facilement à la navigation (distance, mer et tracasserie administrative). Aussi avons-nous choisi de nous poser à la marina de Boca Chica pour y laisser le bateau à la bouée, en sécurité pour visiter le pays de l’intérieur. L’idée de se faire des vraies vacances : des vacances dans les vacances ? Amis lecteurs, ceci nécessite une petite explication que vous ne croyez sans doute pas. Vu de Paris, Milan de l’extérieur, cette année sabbatique sonne comme des vacances longue durée. Or il n’en est rien. En soi, nous n’avons pas autant d’activités, contraintes, to do list, trajets ou de stress que dans notre vie parisienne. Mais ici, tout est plus compliqué et prend plus de temps. Un exemple : faire à manger tous les jours tient de la performance :
1 - Faire les courses : où faire les courses ? Comment y aller (descendre l’annexe, le préparer, y embarquer, la laisser si possible attachée…) ? Que va-t-on trouver ? Quelle quantité ? Comment le payer ? Comment le conserver et où le stocker ?
2 - Préparer ce que la nature nous a donné : vider, écailler et lever les filets des poissons… laver ces mains qui puent…
3 - Cuisiner : comment le cuisiner parfois ? Avoir les bons ustensiles, varier les recettes des 6 bonites que vous venez de pêcher…
4 - C’est là que la bouteille de gaz est vide : changer la bouteille de gaz (lutte avec les détendeurs rouillés par l’air marin) et la faire remplir – où, comment y aller, quel délai, comment la payer, quel raccordement, bouteille US ou européenne ?
5 – Faire la vaisselle à la main, sur la jupe en plein cagnard, utiliser l’eau de mer (nous n’avons pas de robinet donc il faut prendre le seau…) et rincer à l’eau douce en économisant – sachant que, chaque fois, avant d’ouvrir le robinet, pour que l’eau coule, il faut allumer la pompe électrique et l’éteindre après…
De même, les gestes qui à la maison sont automatiques, ici prennent une autre ampleur : avant d’allumer la lumière, brancher le tableau électrique –et le débrancher après avoir éteint, avant de prendre la douche, brancher et actionner la pompe d’eau douce-et l’éteindre et débrancher après, après avoir pris la douche, brancher la pompe de cale, l’actionner, puis l’arrêter et la débrancher. Et évidemment, prendre la douche en deux temps : se mouiller, arrêter l’eau, se savonner, puis se rincer. Si on a de la chance et le moteur a tourné, il y aura même de l’eau chaude (en attendant l’arrivée de l’eau chaude, nous récoltons l’eau froide dans un pot pour ne pas gaspiller…).
La gestion de l’énergie, autre domaine : sur Wahoo, pas question de se brancher sur une prise comme si rien n’était : le recharges se font quand les moteurs tournent, où, en cas d’urgence, vers midi lorsque les panneaux solaires donnent au maximum, et dans ce cas, exclusivement sur la prise 12V.
Bon, bon c’est comme cela que les journéee passent vite et que nous sommes fatigués tous les soirs, à ne rien faire : incroyable non ? Et pourtant, vous connaissez tous notre énergie dépensée dans notre vie d’avant avec tous nos déplacements dans le monde.
Alors notre virée ici se définit par se faire plaisir en toute sérénité, d’autant plus que, pour soutenir ses grand frères, le moteur hors bord de l’annexe a décidé aussi de faire grève : il se réanimera après double nettoyage du carburateur (avec intervention d’un mécano local pour cette fois, la prochaine le capitaine saura se débrouiller…), mais pas avant de nous avoir contraint à quelques séances de rame….
1 – le choix de la marina ZAR PAR: deux bateaux copains y ont déjà fait des haltes de plusieurs semaines donc à priori, c’est faisable. Prise de bouée OK, visite de la douane et immigration sur le bateau (c’est cool, tout est sur place, y compris pour le despacho du départ), sécurité, qualité du service (ils ont appelé l’hôtel et la boite de location de voiture pour nous) et même diner offert par la marina pour qu’on fasse de la pub. Voilà c’est fait.
2 – hôtel et resto : un peu de repos pour Emilie ! Cela fait drôle de dormir sur la terre ferme. Eau chaude à gogo et électricité à profusion. Cependant pour rester dans nos principes, nous avons trouvé un écolodge qui utilise l’eau du torrent, le bois, la pierre du pays et les ampoules basse consommation sans oublier la ventilation naturelle.
3- activités : je laisse à Elisa le soin de vous raconter mais ici les excursions sont à un tarif raisonnable, voire très raisonnable (3h de cheval pour moins de 10 euros...)
Nous visiterons deux régions, délaissés par les touristes car sans plages : Sabana del mar et le parc des Haitises dans la baie de Samana et dans la montagne Jarabacoa.
Le parc de los Haitises se situe au pied de notre hôtel «Paraiso Caño Hondo ». Nous embarquons pour une ballade sympa dans les mogotes, formation rocheuse qui n’existent que dans 3 baies au monde dont la baie d’Along et une autre à Cuba. Puis nous visiterons trois grottes qui témoignent du passé de cette région avec les pétroglyphes et les pictogrammes dessiné par les tainos, il y a 800 ans. Rien à voir avec Lascaux mais des airs de famille quand même. On retrouve des scènes avec des animaux (oiseaux, chauves souris, baleine), des mains et des esprits. Bref, une vraie, belle ballade dans une nature splendide. Nous bénéficierons des commentaires éclairés par notre guide diplôme en écotourisme, marié à une japonaise, sur la mangrove et sur les oiseaux. Mario sera fasciné par le vol des vautours.
Le lendemain, nous parcourons la côte sur une piste. Nous rencontrons plus de chevaux que de voitures. Par ici, le cheval c’est encore un moyen de transport à part entière, par moments on a l’impression de se retrouver dans un film western, il y a même les chevaux attachés devant le saloon… Elisa est ravie, Mario s’amuse en 4X4 et moi, je profite. Nous avons retrouvé l’ambiance du Cambodge sur les routes et même dans certains paysages de rizières et de plaines bordées de cocotiers. Nous voulions visiter Casa del Campo : une sorte d’état richissisme dans l’état puisque le domaine est lieu de villégiature des stars comme Moustique mais l’entrée est payante et scandaleusement chère. Je préfère mettre cet argent dans une activité (c’est l’équivalent de 12 heures de cheval ou de deux matinées de rafting…). Pour nous remonter le moral, nous nous enfuyons vers la boulangerie française de la Romana !
Nuit au bateau précédé par un diner avec Alain, depuis 5 ans sur «Fugue» (un nom, un programme…), un Ovni 36. Il part dans une semaine sur le Venez avec sa fille qui le rejoint pour l’accompagner dans la traversée.
Départ vers le centre du pays vers le pico Duarte pour un court séjour au Rancho Baiguate. Dans un environnement de montagne, c’est le royaume des activités outdoor ! Nous visiterons deux cascades à cheval, guidés par les enfants du village. Les chutes sont moins belles que celles de la Dominique mais valent la promenade à canasson qui donnera à Emilie quelques bleus mal placés… Mario quant à lui s’est essayé au rafting.
Cette région est le grenier du pays et des Caraïbes. Nous traversons des champs d’orangers, de mais, de christophines, de fraises. Nous croisons des vaches comme en Normandie et on trouve sur le bord de l’autoroute des coopératives laitières qui vendent lait et fromage.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire