Le grand voyage des Marcazzan

Le grand voyage de Mario, Emilie, Baptiste et Elisa ...

Au commencement, ce fut un abonnement cadeau à voile et voilier (merci à Laurent Cohen) qui nous fit même songer à l’acquisition d’un bateau. Au final nous avons été raisonnables et ce fut la maison en Normandie…ce n’était que partie remise. D’autant plus qu’en Normandie, nous nous étions inscrits au club nautique Veulais. Le feu couvait sous la cendre.

De fil en image, de salon nautique en salon et de sorties avec le club nautique valériquais en rincette, nous avons fini par troquer nos semaines de location en villa corse par des semaines de location en monocoque (merci à Midi Nautisme).

Mais la tentation dans les pages d’ « Histoires de partir » a été trop forte…Pourquoi les autres et pourquoi pas nous ?

jeudi 27 janvier 2011

La vie à bord















Après quatre mois et demi passés sur Wahoo, il est temps de parler un peu de la vie à bord, avec ses contraintes et tout ce qui la différencie de la vie à terre…
La vie sur un bateau tout d’abord doit tenir compte de la disponibilité réduite de ressources que à terre semblent inépuisables : eau et électricité (ce dernier point étant particulièrement délicat sur Wahoo) : nous avons 600 l de réservoirs d’eau et 150 W (en conditions idéales) de panneaux solaires (pour vous faire une idée, le raccordement électrique de votre maison vous permet environ 3 kW).
Les panneaux solaires permettent à peine d’étaler le fonctionnement du réfrigérateur, élément de confort au quel nous tenons (la bière ou le verre de vin blanc frais…), au-delà il est nécessaire de faire tourner le moteur au mouillage pour recharger les batteries, chose que nous essayons d’éviter tant que possible. D’où les frustrations de certains qui ne peuvent pas toujours recharger console de jeux ou ordinateur….
En ce qui concerne l’eau, la capacité des réservoirs et les efforts d’Emilie pour récupérer l’eau de pluie (nous avons installé sur le rouf de Wahoo des petites gouttières aux endroits stratégiques) nous ont jusqu’ici permis une autonomie suffisante sans besoin de faire tourner le dessalinisateur (qui lui aussi nécessite du moteur en marche pour fonctionner). Quant à la lessive, un autre élément de confort au quel nous ne renonçons pas est le recours à la laverie.
Il faut dire que Guad nous a donné des bonnes habitudes : utilisation des lumières réduite au minimum indispensable (nous nous couchons tôt le soir, peu après 20h, et nous levons tôt le matin), groupe d’eau (pompe électrique) branché et débranché avant / après chaque ouverture de robinet, douche et vaisselle à l’au de mer avec seulement rinçage à l’eau douce, lavage des dents avec un demi verre d’eau (pas de robinet qui coule…), et qui veut lire le soir utilise une lampe de poche solaire ou une lampe dynamo Décathlon… Nous nous satisfaisons d’un confort simple (l’un de nos invités définit même notre vie « monacale »), nous souhaitons aussi porter la réflexion sur le fait que les ressources ne sont pas inépuisables.
Voici donc comment s’articule une journée sur Wahoo : en absence de contraintes (dues par exemple à la nécessité de débuter une navigation à une heure matinale pour arriver à la destination suivante avant la tombée de la nuit) nous nous levons vers 7h (même si dernièrement on constate un certain relâchement des mœurs avec grasses matinées jusqu’à 8h passées) ; si nous ne naviguons pas la matinée passe le plus souvent entre tâches ménagères et entretien du bateau pour les uns, CNED pour les autres. A noter qu’Emilie a étendu sa panoplie culinaire à la préparation d’un excellent pain (tout à fait comparable à celui du boulanger, peu de bateaux peuvent en dire autant) et maintenant s’essaye à la préparation de yaourts !
Une fois ces tâches accomplies, plage, baignade, visites, retrouvailles avec les copains (après réflexion, nous permettons aux enfants d’être autonomes avec l’annexe, dont le maniement est vite devenu une des activités favorites) ou courses voir planche à voile sont au programme selon l’endroit où on se trouve… Le déjeuner est consommé souvent dans le carré (à l’intérieur) où à midi il fait moins chaud que dans le cockpit (à l’extérieur) et ensuite un temps de repos voire une petite sieste est bienvenue. L’après-midi est également occupé par les activités récréatives ou par d’autres moins ludiques telles que ravitaillement ou bricolage. A la fin de l’après-midi vient enfin, après la douche, un des moments le plus apprécié : l’heure de l’apéro, qui peut être associée avec des invitations données ou reçues avec les autres bateaux, à des jeux de cartes, ou simplement à de la relaxation.
La journée se prolonge rarement après le diner, au moins qu’une bonne connexion wi-fi soit disponible où que les parties de cartes soient encore à terminer…
Dans le cas d’une journée de navigation, l’emploi du temps est évidemment bousculé : ceux qui ne sont pas de quart et donc occupés par la conduite du bateau en profitent pour lire, jouer (si le bateau ne bouge pas trop), voir se détendre, rêvasser et finir par s’endormir bercés par la houle, sans oublier la pêche qui améliore notre ordinaire. Là encore, tout est différent et avant d’obtenir un magnifique pavé de poisson, il faudra passer par la case écailler et vider le poisson, lever les filets et enlever la peau. Mais après vous aurez le plaisir unique et incomparable de déguster votre carpaccio de thon, vos rillettes de bonite… que la nature vous aura généreusement donné. C’est aussi cela la vie en bateau.

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