Isla Vieques

Nous découvrons Vieques, île Vierge Espagnole après une navigation moitié tranquille au moteur et moitié agitée mais rapide à la voile. Sur les conseils de Scorff et de tous les guides, nous atterrissons au sud est de l’île, zone militaire qui, dans une baie magnifique et presque déserte.
Toute la partie est de l’île est sert de zone d’entraînement de tir, bien que de moins en moins souvent, les installations sont presque désaffectées ; par contre peuvent rester sur place des débris et des éventuels obus non détonés. Il y a même eu un accident mortel et du coup l’accès à la terre ferme est strictement limité à la bande de la plage.
Après avoir inutilement essayé de contacter « Vieques Target » à la VHF, nous avons bien observé l’absence de drapeau rouge signalant des tirs en cours et nous ne descendrons à terre qu’une fois avoir vu un quad rouler sur toute la plage, sans explosion…
C’est un excellent mouillage : calme, protégé et immense. Nous sommes trois bateaux dont Boogie, celui de John, un américain qui après 10 ans de vie sur toutes les mers du monde rentre vers l’Alabama pour retrouver les siens et qui espère surtout trouver la femme de sa vie. La baie regorge de poissons : John, biologiste et passionné par la pêche en prendra 5 en deux heures à l’heure de la sieste. Un magnifique grouper nous servira de dîner à tous les 4… Quant à Wahoo, nous pêcherons deux magnifiques barracudas d’un mètre que nous rejetterons à la mer ainsi que pour la première fois, une carangue gros yeux de 3 kilos.
Avec Vieques commence l’influence de Puerto Rico… Nous nous en apercevrons avec les douanes. En effet, sur l’ensemble du territoire US (USVI, Îles Vierges Espagnoles et Puerto Rico), nous devons nous signaler en téléphonant, sans avoir besoin de se présenter physiquement. Chouette ! Nous avions donc fait notre entrée à St Croix (USVI) et Mario a tenté en vain d’appeler le numéro de Vieques donné par les autorités à St Croix. Lorsque nous sommes débarqués à Espéranza, charmant village, nous avons trouvé le numéro officiel des US customs et là surprise, il nous manque un document. Il nous faudra donc partir en expédition à Isabela Segunda à l’aéroport pour obtenir le « Cruising Permit ». 1h30 de rendez vous et 37 US dollars nous offrent le sésame pour un an de navigation…
L’autre temps fort de ces quelques jours, c’est l‘attraction touristique : les baies bioluminescentes. Nous partons mouiller dans une petite crique dans 2,50 d’eau et vers 19h30, nous mettons l’annexe à l’eau, enfilons nos combinaisons et direction Puerto Mosquito pour quelques instants de magie. En effet dès que nous plongeons, nous laissons des traces lumineuses dans l’eau et nous pouvons même suivre dans la nuit les mouvements des poissons sous l’eau. C’est extraordinaire et nous nous amusons beaucoup. Le phénomène est lié à des micro-organismes luminescents et ne se révèlent dans la nuit (sauf lors de la pleine lune). Par chance, nous y serons seuls car les tours organisés sont déjà partis.
En conclusion, nous quittons à regret Vieques, que nous avons trouvé tout à fait à notre goût : le contraste avec les autres Îles Vierges toutes proches est étonnant : ici très peu de bateaux, que des voyageurs au long cours, pas de charters, des baies où la plupart du temps on est seul au mouillage, et à terre une ambiance plutôt relax, des gens charmants (exemple : le loueur de scooters qui nous déconseille de louer un des ses deux roues pour aller d’Esperanza à Isabela Segunda car le taxico nous prendra 5 US$ par personne et va jusqu’à l’appeler au téléphone pour nous). Seule la musique du vendredi soir qui résonnera dans la baie jusqu’à tard dans la nuit nous poussera à lever l’ancre vers Puerto Rico.