Pour remonter, nous décidons de passer par la Rivière Salée et de traverser donc le Pont de la Gabarre, de mauvaise réputation car assez étroit et affligé d’un courant traversier : plusieurs bateaux (dont Wahoo en une vie antérieure) en ont fait les frais allant à « embrasser » une des piles du pont. A ceci il faut ajouter que le passage de ce pont levant se fait uniquement à 5h, lorsque le jour n’est pas encore levé et que un autre pont juste avant empêche d’aborder l’ouverture juste de face…
Notre loueur, qui connaît bien les lieux, nous a fait un croquis pour nous aider dans le passage : il faut bien se tenir sur la gauche. Nous vérifions personnellement : nous mouillons de bonne heure pas loin du pont et faisons une reconnaissance en annexe ; nous constatons bien la présence du courant, d’ailleurs un catamaran privé de gréement passe sous le pont et tape bruyamment… Ca couterait trop cher de mettre un liston en caoutchouc aux piles du pont ?
Nous nous préparons à nous coucher en regardant un James Bond d’époque lorsqu’Emilie crie depuis les toilettes babord : la cuve à eaux noires menace d’exploser ! Elle est tellement pleine qu’elle déborde de son équipet dont les portes se sont ouvertes ne pouvant plus la contenir ! Résultat : à 10 h du soir séance « nous ne sommes pas dans la merde » pour vider un peu la cuve et en diminuer la pression… et adieu au pont de la Gabarre, bonjour la marina pour la réparation nécessaire. Nous découvrirons que des coquillages ont obstrué le passe-coque d’évacuation des toilettes, il est nécessaire de vider la cuve dans la cale. Je passe les détails de l’opération et du nettoyage suivant…
Et nous revoilà devant le pont 24h après : un autre James Bond, dodo et l’heure de la vérité arrive : réveil à 4h15, à 4h45 nous sommes prêts, moteurs et feux de route allumés, 5h le pont se lève… Je décide de passer le plus rapidement possible pour ne pas laisser le courant déporter Wahoo : j’aborde le premier pont à 3,5 nœuds, je vise la gauche du pont, j’accélère encore… et je passe presque avant de m’en rendre compte.
Après le passage, une balade dans la mangrove le long de la rivière salée, un deuxième pont (celui de l’Alliance, plus facile bien que toujours impossible à prendre de face, fallait-il vraiment le construire en correspondance d’un virage du chenal ?), et enfin l’arrivée dans le Grand Cul-de-sac Marin, avec le soleil qui si lève. Nous mouillons le temps de prendre un petit déjeuner bien mérité, et en route pour Antigua !
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